Notes publiques de Romain

Self Hosting

Pour moi, l’auto-hébergement n’est viable que s’il y a une personne réelle prête à investir du temps pour gérer ces services. Je pense que la première question à se poser n’est pas tant quel outil choisir, mais plutôt qui va s’en occuper. Auto-héberger, c’est un engagement personnel qui demande du temps et des efforts.

Les motivations pour un auto-hébergeur peuvent varier : l’adhésion à un projet, le souhait de remplacer les faibles coûts par du bénévolat, ou encore le désir de garder le contrôle de ses données. Attention, toutefois, l’auto-hébergement comporte un risque accru de sécurisation des données.

Sur le plan financier, c’est souvent peu rentable, voire peu intéressant : le temps passé est largement supérieur à la rémunération potentielle. Nous avons l’habitude de services gratuits ou peu coûteux, mais cela repose souvent sur l’industrialisation, la dette ou l’exploitation des données.

Pour ma part, j’auto-héberge une grande partie de mes outils numériques depuis deux ans grâce à Yunohost, même si je n’ai pas tout auto-hébergé en raison du temps et des compétences nécessaires. J’utilise aussi d’autres services gratuits proposés par divers projets, et j’ai décidé de sous-traiter l’envoi d’emails pour éviter les tracas liés à la réputation de mon IP, tout en gardant le contrôle de ma boîte mail.

Ce qui me motive principalement à m’auto-héberger, c’est de faire vivre une « culture du numérique » dans un esprit de « jardinage ». Autrement dit, j’aime contribuer à la vitalité d’une partie d’Internet, l’enrichir, l’entretenir et la rendre accessible à des personnes ou des projets que j’ai envie d’aider. Le focus n’est pas sur une qualité ou une diversité de services, mais plutôt sur l’idée d’atteindre 80% de l’utilité sociale pour 20% d’efforts.

J’éprouve également un grand intérêt à apprendre à gérer un système numérique plus vaste qu’un ordinateur personnel. Un serveur comprend des mécanismes spécifiques, et sa présence sur Internet entraîne des considérations particulières. J’adore les mettre en pratique au quotidien ! Chaque service que j'auto-héberge est unique et m’invite à découvrir de nouveaux outils et à explorer différents fonctionnements. Pour moi, l'auto-hébergement est une façon très concrète de continuer à approfondir mes compétences en informatique, un peu comme le choix d'utiliser exclusivement Linux, mais à un niveau encore plus avancé.  Je pense que le moyen le plus fondamental d'avoir le contrôle et la liberté sur le numérique et Internet restera toujours de comprendre comment cela fonctionne, et comment le faire fonctionner par soi-même.

Yunohost est un projet avec une communauté française encore active, qui progresse lentement mais sûrement. Les outils qu’il propose me font vraiment gagner du temps (installation, sauvegarde, mises à jour), et j’arrive à maintenir mon serveur en ligne, malgré quelques risques et bugs que je parviens à gérer.